Dans un discours adressé aux Tunisiens à l’occasion du démarrage, le 2 septembre, de la campagne électorale de l’élection présidentielle anticipée, le président de la République par intérim, Mohamed Ennaceur, a dénoncé les atteintes portées par certaines parties au processus électoral et aux appareils de l’Etat.
Estimant que la campagne électorale a démarré prématurément et évoquant les derniers événements qui ont accompagné l’arrestation d’un candidat à la présidentielle anticipée, le chef de l’Etat par intérim a fortement critiqué les atteintes aux différents appareils de l’Etat dont notamment l’administration, l’institution sécuritaire et même la justice, ce qui a engendré, selon ses dires, des «répercussions négatives» sur le climat social et politique à l’approche du démarrage effectif de la campagne électorale. « Les événements qui ont accompagné les procédures sécuritaire et judiciaire contre un candidat à la présidentielle coïncident avec le démarrage de la campagne électorale, ce qui a provoqué une perturbation et une polémique en Tunisie et à l’étranger, donnant naissance à des rumeurs et des propos qui ont décrédibilisé les élections. En effet, certaines parties ont porté atteinte aux appareils de l’Etat dont notamment l’institution sécuritaire et la justice, ce que nous refusons catégoriquement et nous tenons à affirmer que toute décrédibilisation de ces appareils est considérée comme une atteinte à l’image de l’Etat et à sa crédibilité», a-t-il mis en garde.
A cet effet, Mohamed Ennaceur a tenu à affirmer que l’Etat s’engage à garantir la neutralité de l’administration à l’échelle nationale, régionale et locale et à assurer toutes les conditions nécessaires pour mener à bien le prochain scrutin dans un climat social et politique serein. «L’Etat s’engage à faire réussir les prochaines élections, tout en garantissant le principe de l’équité entre les différents candidats durant la campagne électorale, ce qui impose la neutralité des lieux de culte et des médias», a-t-il affirmé.
Un droit, mais aussi un devoir
Le chef de l’Etat par intérim a insisté, par ailleurs, sur le rôle de l’Instance supérieure indépendante des élections et de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle ainsi que celui des organisations nationales et des différentes composantes de société civile pour contribuer aux efforts du contrôle du respect des principes de transparence, d’équité et de neutralité des appareils de l’Etat durant ce rendez-vous électoral.
Il a également appelé les différents candidats à la course présidentielle à éviter «tout ce qui pourrait conduire à la violence ou la provocation durant la campagne électorale mais aussi durant le jour du vote pour donner l’exemple en matière de démocratie et de civisme et renforcer l’image rayonnante du pays». «Les résultats de ces élections traduiront, certainement, la volonté du peuple et son ambition d’améliorer ses conditions de vivre, et j’appelle les Tunisiens à pratiquer leur droit, mais aussi leur devoir, en se dirigeant vers les urnes, étant donné qu’ils sont les premiers responsables pour faire réussir ce scrutin, eux qui sont conscients du caractère sensible de cette période», a-t-il appelé.
Le président de la République par intérim a félicité, en conclusion, le rôle que jouent les deux institutions militaire et sécuritaire dans la protection du processus électoral et la défense de la sécurité des Tunisiens.